L’heureuse addiction de Jean-Serge Lauzon

Jusqu’à tout récemment, Jean-Serge Lauzon assumait la responsabilité du Club des 100 de l’AQANU-Outaouais qui le reconnaissait, par ailleurs, comme un «ouvreur de portes». «Il nous a mis en contact avec des organismes comme l’Institut canadien-français d’Ottawa et diverses communautés religieuses qui nous ont fait des dons substantiels», précise Pierre Gosselin, président du comité AQANU-Outaouais.

Jean-Serge Lauzpn ( Photo gracieuseté)

À 79 ans, Jean-Serge Lauzon affiche une feuille de route bien garnie d’activités professionnelles et bénévoles.

«J’ai toujours eu une «addiction» au bénévolat», dit d’emblée celui s’identifiant toujours comme francophone, même s’il vit beaucoup en anglais. C’est que tout au cours de sa vie, il a vécu tant au Québec qu’en Ontario, plus précisément à Ottawa où il réside depuis 1989.

Il a d’abord enseigné au primaire, puis au Collège Algonquin, à la Cité collégiale ainsi qu’à l’Université du Québec en Outaouais à temps partiel. Il a pris sa retraite en 2003, mettant un terme à 34 ans d’enseignement.

Pendant quatre décennies, il s’est engagé auprès de multiples organisations, à vocation tant nationale qu’internationale. L’éventail de ses champs d’intérêt s’ouvre grand, sensible à la cause des aînés, au sort des plus démunis, à l’importance de financer des services sociaux et de santé en français.

La seule énumération de ses activités bénévoles en témoigne. Il a piloté une étude sur l’avenir des services en français aux personnes âgées d’Ottawa-Carleton pour le compte du Conseil de planification sociale d’Ottawa-Carleton et du Conseil sur le vieillissement. Il a œuvré à la création de la Cabane en bois rond, un centre de jour dans le secteur Hull de Gatineau. Il a assumé la responsabilité du Centre polyvalent des aînés francophones d’Ottawa. La Fédération des aînés francophones de l’Ontario, le Conseil de la coopération de l’Ontario, le Child Havent International, la Fondation Trillium ont, notamment, pu compter sur sa contribution. Du temps où il a vécu à Aylmer il a aussi travaillé au projet de Mireille Roy qui a créé une coopérative d’artisanat laquelle coud des robes pour des fillettes haïtiennes de Grand Goave en Haïti.

Confiance en l’AQANU

Si, avec son épouse Kathy, il a beaucoup voyagé, allant jusqu’en Asie, il n’a jamais mis les pieds en Haïti. «Je n’ai pas besoin d’y aller, j’ai confiance en vos projets», a-t-il déjà répondu au président de l’AQANU.

Et c’est aussi avec une grande confiance en l’AQANU qu’il a prononcé des allocutions, cherchant de nouveaux adhérents au Club des 100, à les «fidéliser», à les relancer.

Avant de détenir la responsabilité du Club des 100 de l’AQANU-Outaouais, il avait assumé celle de son comité des communications il y a une dizaine d’années.

L’avenir de l’AQANU le préoccupe. S’il estime qu’une des forces de l’Association tient dans l’existence de ses quatre comités régionaux, reste qu’il lui faudrait s’adjoindre des gens d’autres organisations.

Il faut à tout prix parler des «initiatives merveilleuses» de l’AQANU en Haïti, poursuit-il. Il se souvient d’avoir été apostrophé par quelqu’un de son auditoire qui lui avait assené un «Haïti, pas question! Si tu ne vois pas la corruption, Lauzon!».

«La meilleure manière de lutter contre cette perception, c’est de parler de nous, de nos réussites. Au déjeuner annuel, par exemple, il faudrait tout le temps mettre nos succès en évidence.»

Jean-Serge Lauzon ajoute que le meilleur «argument de marketing» de l’AQANU reste l’École de formation professionnelle Mark Gallagher de Rivière-Froide en Haïti. «Il faut montrer des vidéos de ces élèves qui, après leur passage à l’École, trouvent un emploi en Haïti et qui témoigne du fait que l’AQANU contribue à l’intégration des jeunes plutôt qu’à soutenir l’immigration.»

Jean-Serge Lauzon vient de céder sa responsabilité au sein de l’AQANU, s’estimant un peu au bout de son énergie, soulignant que son apport n’est rien en comparaison de celui qu’offrent toujours à l’Association, Véronique et Grégoire Ruel.

Il trouve toutefois une similitude entre ce couple et le sien. «Kathy et moi, on a en commun cette sensibilité pour les plus démunis. C’est ce qui nous rapproche.»

Comme on ne se débarrasse pas facilement d’une dépendance au bénévolat, même au chalet où il aime tant se retrouver, Jean-Serge Lauzon développe désormais un vif intérêt pour la nature et l’environnement, publiant dans un journal des articles sur la protection de l’eau, des libellules et des tortues.

L’AQANU aura, pendant au moins dix ans, de son «addiction».

Hélène Ruel

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