L’AQANU subsiste pour Haïti, envers et contre tout!

Cet article est tiré du Cyber-bulletin  15.4 (AQANU Magazine)

«Oui, la saga de la violence a continué et a un impact sur la bonne marche des projets, sur la circulation des paysannes et paysans pour vendre sur le marché les produits de leur activité agricole, avoir le matériel nécessaire pour la culture vivrière (…) C’est dans ce contexte inhumain pour nos concitoyens haïtiens que nous vous présentons notre rapport annuel.»

Avec ce préambule, Emilio Bazile a ouvert l’assemblée générale annuelle de l’AQANU, association qu’il préside depuis novembre 2019.

La seule énumération des projets que soutient financièrement l’AQANU pour ses partenaires haïtiens démontre qu’en dépit de cette «saga de la violence», comme la désigne Dr Bazile, la solidarité envers la paysannerie haïtienne ne se dément pas.

Dr Emilio Bazile et Danielle Massicotte (Photo Archives Hélène Ruel)

 

Le président de l’AQANU s’est attardé à présenter les rapports des divers comités et à identifier plusieurs des projets auxquels œuvrent les quatre comités régionaux de l’AQANU : Outaouais, Montréal, Granby et Bois-Francs.

Il a rappelé comment, sans relâche depuis 52 ans et sans autre ressource que ses bénévoles, l’AQANU fonctionne. Les comités régionaux reçoivent des partenaires haïtiens l’idée d’un projet répondant à leurs besoins, en font l’analyse en vertu des critères de développement durable, préparent un protocole d’entente, le présentent au comité de projets et, enfin, l’acheminent au conseil d’administration pour approbation finale.

Cette procédure s’applique à tous les projets soutenus financièrement par l’AQANU, les sources de financement provenant d’activités, de généreux donateurs, de partenaires canadiens comme l’UPA DI ou de diverses fondations.

Entre autres projets, d’une région à l’autre

Ainsi a agi l’AQANU-Outaouais pour soutenir des initiatives comme la fanfare Zacharie Lauzière, l’économie domestique, le parrainage d’étudiants à Corail, le projet TIC-BAI dans les écoles que gèrent les Petites sœurs de Sainte-Thérèse (PSST).

La présidente de l’AQANU-Outaouais, Gertha Janvier Decoste a abordé la situation difficile que vit présentement l’École de formation professionnelle Mark Gallagher à Rivière Froide. L’insécurité provoquée par les bandes criminelles a eu raison de son fonctionnement, de sorte qu’elle n’a pu ouvrir ses portes en octobre.

Le sort de l’École de formation professionnelle Mark Gallagher préoccupe l’AQANU. Elle a dû fermer ses portes pour la session d’automne (Photo Archives AQANU)

Son sort constitue un défi pour l’AQANU qui espère sa pérennité, ayant travaillé à sa fondation il y a dix ans. Avec l’AQANU-Outaouais, Reginald Sorel (AQANU-Bois-Francs) assume la responsabilité d’un comité pour aider les PSST à relancer leur école.

Gertha a conclu son rapport en parlant des défis qui confrontent l’AQANU, parlant notamment de la dégradation du climat d’instabilité politique, économique, social qui n’encourage pas la participation à la cause haïtienne.

Du côté de l’AQANU-Granby, malgré le fait que les projets d’aquaponie et d’hydroponie n’avancent pas au rythme souhaité, le moringa pousse facilement à Fort Liberté, culture financée par la Fondation Louise-Grenier, a précisé le président Clément Roy.

Pousse, pousse le moringa, un projet soutenu par la Fondation Louise-Grenier à la ferme agropastorale de Fort Liberté. (Photo des PSST)

Avec l’UPA DI, l’AQANU-Granby a poursuivi son soutien au projet Carboneutre. L’AQANU-Montréal y participe aussi.

Et avec l’UPA DI également, l’AQANU-Montréal, présidée par Jean Emmanuel Léon maintient son engagement afin de dispenser les cantines scolaires, ces repas servis aux élèves faisant travailler les dames qui les préparent et permettent aux paysans de vendre leurs produits.

À l’AQANU-Bois-Francs, financé par la Fondation internationale Roncalli, le projet de stimuler l’élevage caprin continuant de faire des petits, le comité présidé par Richardson Eugène travaille maintenant à la préparation d’un autre projet, celui-là avec l’Organisation pour le développement de l’Aguahédionde rive droite (ODARD). Il consiste à procurer aux producteurs de canne à sucre les machines nécessaires à extraire le jus et à déchiqueter les résidus pour en faire du compost.

Le «tableau des projets» en cours et à venir déposé à l’assemblée générale annuelle comporte près d’une vingtaine de projets, ce qui démontre qu’en dépit de la situation chaotique en Haïti, l’AQANU trouve encore les moyens de procurer un peu de soulagement à des communautés paysannes.

Hélène Ruel

Ce contenu a été publié dans AGA AQANU, Haĩti. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.