Cette amorce d’engagement à l’AQANU pourrait bien permettre à Daniel Dikoume de réaliser un petit bout de son rêve, lui qui aurait bien aimé travailler dans le domaine de la coopération internationale.
Originaire du Cameroun, arrivé au Canada il y a bientôt huit ans, ayant obtenu sa citoyenneté il y a trois ans, M. Dikoume a vécu à Montréal, à Trois-Rivières, puis s’est fixé à Gatineau il y a huit mois.
C’est à Gatineau, où l’AQANU-Outaouais dispose d’un gros et grouillant bassin de bénévoles, qu’il a entendu parler de l’Association créée en 1972. Par Pierre Gosselin qui, depuis des décennies, occupe diverses fonctions à l’AQANU, il a pu se familiariser avec la structure et le mode de fonctionnement de l’organisation.
Il serait hâtif et prétentieux de sa part, précise-t-il, de porter un jugement sur l’AQANU. À ce jour, il a participé à une rencontre avec Reginald Sorel (AQANU-Bois-Francs) s’engageant à collaborer en sa compagnie à la réalisation de la deuxième phase du projet de crédit rotatif à Papaye. «C’est un projet qui me semble intéressant, qui apporte un support efficace aux paysans.»
Daniel Dikoume dit qu’il a beaucoup à apprendre de l’AQANU, laquelle repose sur des gens ayant beaucoup d’expérience.

Daniel Dikoume (Photo gracieuseté)
Le chaos régnant en Haïti ne décourage pas le Camerounais d’origine, se disant curieux, ouvert, désireux de mettre à profit son potentiel pour réussir à faire une différence dans le sort des communautés.
Il faut dire que M. Dikoume détient une maîtrise en administration publique internationale de l’ÉNAP, un certificat en gestion de projets de HEC ainsi qu’un deuxième certificat en affaires diplomatiques et stratégiques de l’Université Laval.
Ses longues études, il les a commencées avec, en tête, le projet de travailler dans de grandes organisations comme l’UNESCO, par exemple. «Je voulais ajouter des cordes à mon arc, faire une différence parmi d’autres candidatures.»
Mais la COVID a fait en sorte que ses rêves sont devenus «mirages», déplore-t-il.
Il ne regrette toutefois pas ses formations, comme il ne regrette pas avoir quitté son pays, lui qui, il y a huit ans, l’avait fait par besoin de «se développer», d’entreprendre «une nouvelle vie».
Certes, il pourrait parler longuement du déracinement et de l’enracinement, aussi difficiles l’un que l’autre. «On apprend la solitude. On se demande souvent si on a fait la bonne chose.»
Actuellement, Daniel Dikoume travaille au titre d’agent de soutien aux projets pour le gouvernement canadien, après avoir œuvré à Revenu Canada. Auparavant, pendant trois ans, il a travaillé au Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de Trois-Rivières.
Son seul engagement communautaire, il le consacre pour le moment à l’AQANU. Avec l’esprit ouvert aux conseils et aux critiques, il dit s’attendre à vivre une formidable aventure et à rencontrer des gens merveilleux. Ce qu’on lui souhaite!
Hélène Ruel