Agathe Pellerin, force et courage

Cet article est tiré du Cyber-bulletin 15.6 de l’AQANU, Février 2025

Depuis cinquante ans, Agathe Pellerin persiste à vivre et à travailler dans le tumulte de la capitale d’Haïti. Elle incarne force et courage, une inépuisable source de motivation pour l’AQANU.

« Tant que j’aurai la santé, je veux continuer à faire ma part pour ce pays en difficulté », conclut-elle.

Elle était de passage à Victoriaville, revenant occasionnellement dans sa région (elle est née à Sainte-Sophie-d’Halifax), notamment pour la période des fêtes.

Agathe Pellerin (Photo Hélène Ruel)

 

De seulement sortir du pays tient de l’exploit, alors que l’aéroport de Port-au-Prince est fermé. Il lui faut d’abord prendre le bus (comme en mai dernier) ou l’hélicoptère (puisqu’un tronçon de route était fermé) pour se rendre au petit aéroport de Cap-Haïtien situé au nord du pays, à 200 kilomètres de la capitale.

Lors de son voyage par la route en mai dernier, Agathe a remarqué que la condition de la route Saint-Raphaël- Saint-Michel de l’Attalaye où elle a déjà travaillé il y a quarante ans, était toujours en piteux état surtout pendant la saison des pluies.

Et c’est sans compter qu’en cours de route, à certains endroits, on conseille fortement aux passagers d’éviter de jeter un œil à l’extérieur, des gangs armés faisant le guet.

Le trajet Port-au-Prince-Cap Haïtien en hélicoptère de décembre a aussi constitué une expérience ardue, car les places ne sont pas garanties à l’avance en raison de la grande demande.

Nutritionniste de formation, la septuagénaire travaille toujours au ministère haïtien de la Santé, son bureau étant situé à cinq minutes de chez elle.

Il n’est pas rare pour elle d’entendre des coups de feu à l’extérieur, surtout la nuit. Elle ne s’en formalise plus.

Elle suit attentivement l’actualité haïtienne et son téléphone cellulaire lui est indispensable. Ici, au pays, on le consulte pour repérer les rues fermées en raison de travaux de construction. En Haïti, on s’informe quotidiennement pour identifier les rues investies par les bandits.

L’AQANU-Bois-Francs a toujours pu compter sur Agathe pour établir des liens avec ses partenaires haïtiens. C’est aussi par elle que les «marraines et parrains » reçoivent des nouvelles des élèves dont ils financent les études avec les vidéos que les jeunes réalisent et qu’elle transmet à l’AQANU leur permettant de s’adresser directement à leurs donateurs.

Fidèle à l’AQANU, Agathe reste aussi fidèle à elle-même, profondément enracinée dans ce pays pour lequel elle a consacré sa vie et ses espérances.

On peut relire son parcours dans un article publié à l’été 2022.

https://aqanu.org/agathe-pellerin-une-œuvre-une-vie-en-haiti/

Hélène Ruel

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