Devant un auditoire de 1300 personnes provenant de divers pays et participant au 10e congrès de l’Internationale de l’éducation (IE) à Buenos Aires en Argentine, Youri Blanchet, président de la FEC-CSQ, s’est fait porteur d’une résolution d’espoir pour Haïti.

Youri Blanchet, président de la FEC-CSQ sur la scène du 10e congrès de l’Internationale de l’éducation à Buenos Aires. (Photo Manon Labrecque)
Voici son allocution :
«Je suis Youri Blanchet, Président de la Fédération de l’enseignement collégial, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, au Canada.
Au nom de la Centrale des syndicats du Québec, je suis fier de présenter cette résolution conjointement avec la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti, l’Union nationale des Normaliens, Normaliennes et Éducateurs, Éducatrices d’Haïti, et avec AFT des États-Unis.
Pour la CSQ, il est tout naturel de vous proposer cette résolution, en vous invitant bien entendu dès maintenant à l’appuyer, car il y a au Canada l’une des plus importantes diasporas haïtiennes au monde, avec les États-Unis. De ce fait, notre contrée nordique a un long historique de collaboration avec le peuple de ce pays des Caraïbes, entre autres parce que c’est le seul autre état des Amériques dont le français est une des langues officielles.
Comme vous le savez sans doute, la situation sociopolitique en Haïti est chaotique et ce, depuis de trop nombreuses années. Le pays est victime de ganstérisation et ce, de manière encore plus marquée depuis l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse. Pour preuve, la capitale du pays, Port-au-Prince, est actuellement contrôlée à 80% par les gangs. Ce contrôle sur le reste du territoire est variable selon les régions, mais il est indéniablement inquiétant car il contribue, avec l’instabilité politique, à l’augmentation de la violence qui provoque une instabilité à un niveau sans précédent et une fragilité exacerbée du tissu social. D’ailleurs, les 600 000 personnes déplacées et les 2500 personnes tuées ou grièvement blessées lors des trois premiers mois de l’année 2024 témoignent éloquemment du chaos causé par les gangs.
Malheureusement, tout comme beaucoup de conflits dans le monde, l’espace médiatique qui lui est consacré se réduit comme peau de chagrin.
L’un des remparts contre les actions des gangs, outre la police nationale et tout récemment l’arrivée des Forces kényanes, sont les éducateurs et les éducatrices d’Haïti ainsi que les syndicats qui les représentent qui ont démontré un grand courage en dénonçant par exemple, les violences envers les filles et les femmes, dont celles de nature sexuelle.
C’est pourquoi la proposition que je vous présente aujourd’hui nous semble nécessaire, j’oserais même dire vitale, pour soutenir les acteurs de la société civile haïtienne dans leur combat quotidien afin de ramener ce pays vers une certaine stabilité, à une sécurité minimale et à un État de droit. N’oublions pas que la salle de classe, par son accès à la connaissance et en développant les valeurs fondamentales, est le lieu privilégié pour accéder à l’émancipation, à la liberté. Le savoir est une arme puissante.
Je sais que vous saurez reconnaître l’importance de la solidarité exprimée par cette résolution et qu’en ce sens, votre cœur vous fera voter en sa faveur.»
Et voici le texte de la résolution adoptée par le 10e congrès mondial de l’IE.
Hélène Ruel