Un autre projet financé par l’AQANU et mené par quatre associations de l’Encadrement des petits paysans des mornes et des plaintes d’Haïti (EPPMPH) a aussi connu son lot de difficultés.
Ce projet consiste à offrir des semences de poivrons et de choux à 80 paysans de Ka Henri, Joncher, Procy et Volan, quatre associations de l’EPPMPH.
Ces dernières préparaient les pépinières, distribuaient les plantules aux paysans qui assuraient la plantation, la récolte et la vente de leur production. Une partie de leur vente était remise à leur association pour favoriser le roulement des semences au bénéfice d’autres membres, selon le modèle des prêts rotatifs.
Responsable de ce projet pour l’AQANU-Outaouais, Grégoire Ruel, en a livré un bilan.
Il a évoqué les difficultés rencontrées par les paysans. «La crise économique, sécuritaire et sociopolitique qui sévit dans le pays depuis un certain temps. La cherté de la vie et une inflation galopante ont provoqué une baisse considérable du pouvoir d’achat des familles.»
Reste que si tous les paysans n’ont pu rembourser la totalité de la somme équivalant à 19 $ (2000 gourdes) qui leur avait été allouée, le bilan demeure positif.
Ainsi, Grégoire note que le projet a permis aux participants de se nourrir davantage, de réaliser un bénéfice, de pratiquer une culture maraîchère dans leur région, de cultiver les semences maraîchères en dehors des périodes habituelles de plantation, d’évaluer leur exploitation après les récoltes, de mieux apprécier le concept du mutualisme dans le travail agricole.
Malgré le fait que tous les paysans n’aient pu remettre la totalité de la valeur des semences obtenues, les associations bénéficient d’un fonds total de 898 $ pour la continuité du travail associatif.
«Étant ruinés et décapitalisé par cette crise humanitaire sans pareille qui sévit dans le pays, les participants sollicitent la continuité de cette coopérative avec un financement beaucoup plus consistant pouvant les aider à continuer dansle travail agricole. Ils ont déjà beaucoup appris à partir de cette expérience et ils souhaitent continuer. Ils sollicitent l’appui de l’EPPMPH dans la recherche technique et financière afin de les aider à maintenir cette pratique de culture maraîchère dans leur tradition. Dans cette optique EPPMPH continue à sollicite la haute bienveillance des partenaires particulièrement de l’AQANU à poursuivre son assistance», note encore Grégoire.
Ce projet de distribution de semences a coûté 1368 $ à l’AQANU, incluant les frais bancaires.
Hélène Ruel