«Le peuple ne mourra pas» Dr Emilio Bazile au déjeuner annuel de l’AQANU en Outaouais

Bref, grave et éloquent a été le président de l’AQANU, Emilio Bazile, lui qui prononçait l’allocution d’ouverture de l’annuel déjeuner de l’AQANU-Outaouais le samedi 22 avril à Gatineau.

L’annuel déjeuner de l’AQANU-Outaouais était offert en mode hybride cette année alors que les précédentes éditions ne l’avaient été qu’en virtuel au cours des années de pandémie. (Photo Philip Richards)

D’entrée de jeu, il a, pour ainsi dire, projeté son auditoire dans l’«enfer d’insécurité» que vit la population de son pays d’origine sous «le contrôle total des gangs de bandits»

Jean Plésir Jean Baptiste a dû fuir son pays. (Photo Philip Richards)

Il a parlé des kidnappings réguliers, des viols, des tueries. Personne n’est à l’abri. La violence est partout; dans les rues, les écoles, les universités, les églises, les véhicules. Jusque dans les maisons privées d’où les kidnappeurs «peuvent aller vous chercher», a-t-il dit.

«Si vous avez la chance d’être en vie», la rançon exigée peut se chiffrer à 700 000 US$.

Les menaces pèsent lourd. À un point tel que Jean Plésir Jean Baptiste un des responsables de la Fédération de l’Encadrement des petits paysans et plaines et des mornes, partenaire de l’AQANU dans plusieurs projets, a dû fuir son pays.

«On continue!» Ces deux mots, Dr Bazile les a prononcés à quelques reprises. «Votre présence ici nous encourage à continuer notre travail d’accompagnement des paysannes et des paysans dans la lutte pour  leur survie», évoquant le lien de peuple d’ici à peuple de là-bas qu’a tissé l’AQANU.

Le président de l’AQANU, Dr Emilio Bazile et l’animatrice du déjeuner, Geneviève Ruel. (Photo Philip Richards)

Il a souligné que jusqu’à présent, l’AQANU avait été capable de rester en contact régulier avec les paysans dans les montagnes et dans les régions éloignées et que se poursuivent les demandes pour la réalisation de nouveaux projets.

«On continue la lutte», a-t-il répété. Parce que le peuple haïtien composé de 11 millions de personnes ne mourra pas. «Un pays ne meurt pas», a-t-il affirmé.

Hélène Ruel

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