Une nouvelle alliance : ODARD et AQANU

L’AQANU vient de signer une entente de partenariat avec une autre association haïtienne paysanne, l’Organisation pour le développement de l’Aguahédionde Rive Droite, qu’on désigne familièrement par son acronyme ODARD.

Cette association à but non lucratif a été fondée en 2005 et vise le développement social, économique et culturel de cette troisième section communale (on en compte quatre au total) située en banlieue de Hinche.

Ce partenariat constitue une première pour ODARD.

Il vise d’abord à trouver le financement nécessaire à l’acquisition d’un moulin pour faciliter les activités reliées à la culture de la canne à sucre. Richardson Eugène et Reginald Sorel, respectivement président et responsable du Club des 100 de l’AQANU-Bois-Francs, seront les répondants pour l’AQANU, assumant la coordination du projet, l’un pour la partie technique et l’autre pour sa gestion.

Lors d’un échange Zoom, Josué Valcourt, coordonnateur d’ODARD depuis bientôt quatre ans, explique que de nouveaux outils permettraient d’augmenter et de raffiner la production.

Un champ de canne à sucre (Photo ODARD)

Actuellement, les paysans disposent de moyens rudimentaires pour broyer la canne à sucre afin d’en extraire le jus.

Un moulin permettrait non seulement de faciliter cette opération d’extraction du jus, mais aussi de broyer en plus petits morceaux les résidus de la canne à sucre afin de les utiliser ensuite comme fertilisants.

L’agronome Richardson Eugène ajoute que l’acquisition d’un moulin comporterait un troisième avantage. «Ce projet diminuera la coupe des arbres puisque le moulin est assorti d’une génératrice dont les producteurs pourront utiliser l’énergie afin de faire bouillir le jus de canne.»

En effet, une fois extrait le jus de canne, il est bouilli pour devenir sirop, puis réduit pour devenir sucre amorphe, ce qu’en créole on appelle le rapadou, signalent MM. Richardson et Valcourt.

Ce dernier souligne qu’avec des moyens appropriés, il est possible que la culture de la canne à sucre s’attire davantage de producteurs.

Le projet d’acquisition d’un moulin s’inscrit dans la lignée de cet autre projet qu’ODARD avait piloté auparavant, c’est-à-dire la distribution et la plantation de 25 000 plantules fruitières et forestières, cela avec l’objectif d’améliorer la couverture végétale dans cette région. On peut remarquer que le labourage des sols pour planter la canne à sucre se fait par la traction animale, un taureau précise le coordonnateur.

 

Une vue de plus près d’un champ de canne à sucre (Photo ODARD)

 

Valcourt note qu’un tel moulin – qu’on peut se procurer sur le marché haïtien – a fait ses preuves dans d’autres régions du pays.

Selon le budget dont il pourra disposer, ODARD choisira la taille du moulin qu’elle veut mettre à la disposition des paysans. D’ailleurs, l’équipement sera portatif de telle sorte qu’on peut le déplacer d’un champ à un autre et le ranger dans un endroit sécuritaire.

Afin d’assumer les coûts d’entretien et le carburant nécessaire au fonctionnement du moulin, ODARD prévoit que les paysans auront de «petits frais» à débourser pour l’utiliser.

Issu de la paysannerie haïtienne, Josué Valcourt dit y avoir toujours gardé un lien d’attachement, soucieux de vouloir apporter quelque chose à sa communauté et déterminé à ce que les actions d’ODARD se soldent par des résultats concrets.

De son côté, Richardson Eugène, lui-même originaire de Hinche, espère que si l’AQANU parvient à dénicher le budget nécessaire, la réalisation du projet offrira des gains plus importants, ce qui contribuera à améliorer leur revenu familial et ainsi assurer une meilleure sécurité alimentaire.

Hélène Ruel

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