Malgré la crise, la «quête» en terre haïtienne de sœur Mamoune s’est bien passée

Soutenue financièrement par l’AQANU, la Fondation Jacques et Michel Auger de Victoriaville, par la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ) ainsi que par sa communauté haïtienne des Petites sœurs de Sainte-Thérèse (PSST), sœur Marie Mamoune Maurice a, par Zoom, présenté l’état d’avancement de son projet doctoral.

Elle prépare en effet une thèse sur les facteurs de réussite scolaire en Haïti, thèse qu’elle espère pouvoir soumettre à l’Université Laval à la fin de la session d’hiver 2024.

Malgré la «période de crise très alarmante» qui bouleverse son pays depuis plusieurs mois, elle dit, contre toute attente, que sa collecte de données s’est, en général, bien passée. Elle a concentré ses recherches dans le Haut plateau central, une région plutôt calme comparativement à d’autres. «Grâce à Dieu», a-t-elle dit, se montrant aussi reconnaissante à la persévérance des collaborateurs qui, à moto, ont pu distribuer ses questionnaires à des élèves de près d’une soixantaine d’établissements; 1490 élèves y ont répondu.

Sans dévoiler les résultats de sa recherche, elle a aussi pu recueillir les réponses de près d’une centaine d’enseignants tout en ayant obtenu de plusieurs dizaines d’entre eux que la caméra les capte, dans leur classe, en train de dispenser leurs cours. Ce sont ces vidéos qu’elle est présentement à analyser.

Des membres de l’AQANU ont pu échanger, par Zoom, avec sœur Marie Mamoune Maurice. (Photo Hélène Ruel)

Reste que les gens de l’AQANU ayant assisté à sa présentation se sont montrés admiratifs de la façon ingénieuse dont sœur Mamoune a surmonté les embûches inhérentes aux misérables conditions haïtiennes.

Car si la région où elle a mené sa quête doctorale ne présente pas de problèmes de sécurité comme dans ces zones où il y a braquage, elle n’en vit pas moins des difficultés.

Sœur Mamoune a nommé la cherté de la vie, le manque de carburant (en quantité comme en qualité) pour les déplacements entre les écoles, les conditions physiques des établissements scolaires.

La longue grève des enseignants, les absences d’élèves, les retards d’enseignants provoquant l’annulation ou le report de rendez-vous ont aussi compliqué la collecte de données et occasionné des dépenses inutiles à la rubrique des transports.

Mais, tout compte fait, le budget d’un peu plus de 11 000 $ alloué pour ce projet doctoral a été respecté, a-t-elle précisé, les dépenses de transport plus élevées que projetées ont été compensées par la réduction de celles prévues concernant le taux de change.

Sœur Mamoune a remercié l’AQANU et les contributeurs pour leur soutien qui lui donne courage, force et lumière. «Vous nous aidez à reconstruire notre Haïti chérie!» Elle admet que son pays ne sera pas sur les rails dans les prochains mois et que l’amélioration de son système d’éducation constitue un défi.

Hélène Ruel

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