En Direct d’Haïti

Texte tiré du Cyber-bulletin 13.10 de juin 2023

C’est en direct – évidemment virtuellement – d’Haïti qu’on a pu s’entretenir avec sœur Eugénie Jeudy, directrice de l’École de formation professionnelle Mark Gallagher (ÉFPMG) où vient de s’achever une première phase de ce fameux projet TIC-BAI qu’a financé l’AQANU-Outaouais.

 

Pour cet entretien, elle était accompagnée de l’agronome et enseignant Thomas Sanon, dont on peut dire qu’il est le collaborateur de la directrice.

 

Dans le Cyber-bulletin de mars dernier, on avait expliqué en quoi consistait ce projet visant à former des profs de l’ÉFPMG à dispenser leurs cours à distance, l’acronyme TIC-BAI signifiant Technologies de l’information et des communications et Boîte à innovations. La BAI, fondée par le Québécois Tony Simard, a créé une plateforme numérique afin de permettre à des profs de rejoindre leurs élèves dans des classes virtuelles, y ayant bien sûr, au préalable, versé le matériel inhérent à leur enseignement. Jusqu’ici, la BAI ne desservait que des pays africains. https://www.aqanu.org/magique-lenseignement-a-distance-surtout-en-haiti/

 

Cette formation est intéressante, a dit sœur Jeudy, parce que, les techniques étant bien maîtrisées, elles permettront aux élèves d’apprendre partout, où qu’elles et ils se trouvent. Et peut-on spécifier que l’enseignement à distance constitue un outil particulièrement utile en Haïti où profs et élèves doivent souvent renoncer à prendre le chemin périlleux de leur école, en raison de la présence des gangs armés et des manifestations sur les routes.

Dans la classe de sœur Eugénie, on prépare jus de mangues et d’ananas. (Photo fournie par l’ÉFPMG)

 

 

Elle rappelle que, jusqu’à maintenant, la formation aux rudiments de l’enseignement à distance a été offerte surtout aux profs de la filière agriculture de l’ÉFPMG, laquelle en compte trois autres, le secrétariat, l’hôtellerie, la pâtisserie. Au total, 91 étudiantes et étudiants fréquentent cette École ouverte en 2014, construite sous la responsabilité de l’AQANU.

 

«Nous en sommes au début des expérimentations», note-t-elle encore. Ainsi, on a créé des classes virtuelles et on a pu réaliser des vidéos éducatives sur les techniques de fabrication et de conservation de jus de mangue et d’ananas. Le cours d’hygiène et d’assainissement en milieu scolaire a également été versé. Reste à bien maîtriser la prise d’images et la plateforme, précise la directrice.

Extraire les jus est une chose, les conserver en est une autre. (Photo fournie par l’ÉFPMG)

 

 

Et c’est ce temps d’apprendre à bien faire les choses qui fait dire à sœur Jeudy que pour l’instant, le projet doit se confiner à l’ÉFPMG avant de s’étendre aux autres établissements scolaires de la communauté des Petites sœurs de Sainte-Thérèse (PSST). Le programme d’hôtellerie devrait s’installer sur la plateforme numérique et les profs Sanon et Robenson Louis se sont engagés à accompagner le personnel enseignant en secrétariat.

 

Toute la question de la langue d’enseignement est également à discuter, ajoute la directrice de l’École. Actuellement, souligne Thomas Sanon, le français prévaut dans les documents alors que les cours sont offerts en créole. Sur la plateforme numérique, l’enseignement gagnerait encore en accessibilité s’il était traduit en créole.

 

Sœur Jeudy et l’agronome ont remercié l’AQANU de permettre au personnel enseignant de l’École de se former à l’enseignement à distance.

 

 

Les ordinateurs portables fournis par l’AQANU-Outaouais ont été installés dans une salle de classe. Ici, on voit des étudiantes du programme de secrétariat. (Photo fournie par l’ÉFPMG)

L’AQANU-Outaouais a versé une somme de 10 500 $ (incluant les frais généraux) pour financer cette formation. Et son récent déjeuner-bénéfice du 22 avril dernier a rapporté 8000 $ à l’AQANU-Outaouais, ce qui lui a permis d’acheminer une dizaine d’ordinateurs portables usagés équipés de plusieurs applications utiles maintenant installés dans la classe d’informatique de l’École.

L’infatigable Pierre Gosselin de l’AQANU-Outaouais s’est engagé à trouver les moyens de financer d’autres phases de ce projet, selon les besoins exprimés par l’École.

Hélène Ruel

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