Le goût de l’aventure et du service pour l’AQANU

Ce texte est tiré du Cyber-Bulletin 10.1 de l’AQANU

Le goût du voyage et de l’aventure. Tel a été l’aiguillon ayant mené Huguette Turcotte vers l’AQANU. C’était au début des années 1970, deux ans avant la création officielle de l’AQANU.

En Haïti lors d’un stage au début des années 1970. (Photo gracieuseté)

Huguette a été active à l’AQANU pendant plus de quatre décennies, encore prête aujourd’hui à donner un coup de main à l’équipe de l’AQANU des Bois-Francs.

Elle a présidé l’AQANU de 1995 à 2005, pour, ensuite, assumer la fonction de trésorière jusqu’en 2012. Survenu il y a près de deux ans, le décès de son cher conjoint Ernest Laflamme, lui a fait prendre un peu de recul quant à la ferveur de son engagement.

Elle admet que, pendant plusieurs années, l’AQANU était une affaire de couple. «Je n’aurais jamais accepté le poste de trésorière, n’eût été Ernest.» C’est à lui que l’AQANU doit d’avoir bâti ce qu’on pourrait appeler le système comptable de l’association.

C’est lui aussi qui, année après année, jusqu’à quelques semaines avant son décès, présidait les assemblées générales de l’Association. Prof au Cégep de Victoriaville, ayant été président du Syndicat de l’enseignement des enseignantes et enseignants du Cégep, Ernest Laflamme a agi tel un «conseiller technique» pour l’AQANU, soutient Huguette.

Mais retournons dans le temps pour retrouver la jeune enseignante victoriavilloise.

Une amie, Colette Desharnais-Ghazal, l’invite à assister à une rencontre à Sherbrooke animée par André Dallaire de l’Association canadienne pour l’avancement des Nations Unies. L’enthousiasme et la force de persuasion de M. Dallaire couplés à l’envie de voyager de la jeune enseignante l’incitent à s’embarquer, en 1970 pour un stage de six semaines en Haïti.

Huguette n’hésitait pas à manier le pic et la pelle. (Photo gracieuseté)

«Le pays était toujours sous dictature. Nous étions 200 Québécois à bord de l’avion, duquel on avait dit qu’il était, à l’époque, le premier et le plus gros à atterrir en Haïti.» Ces 200 personnes en provenance de tous les coins du Québec avaient répondu positivement à l’invitation d’André Dallaire. Ce sont ces stages qui ont servi de racines à l’AQANU. «Pendant quelques années, l’Association était aussi présente au Saguenay, à Québec, à Sherbrooke.»

Animé par le Victoriavillois Roland Gingras – un des trois fondateurs de l’AQANU – le groupe de stagiaires dont Huguette faisait partie logeait chez Pierre Baker, à Flon où on s’affairait à construire un centre communautaire.

De stagiaire, Huguette est rapidement devenue animatrice de stages. Elle en a animé deux, l’un en 1971, l’autre en 1972. En 1973 Huguette et Ernest se marient, ce dernier ayant fait partie du groupe de stagiaires qu’elle guidait en 1971.

Jusqu’en 1976, la jeune femme continue de se dévouer pour l’AQANU parce que, dit-elle, les projets qu’elle soutient financièrement émanent des Haïtiens eux-mêmes, qu’ils les incitent à se prendre en main.

L’école de Flon dont les premières briques ont été financées par les gens des Bois-Francs est toujours fonctionnelle, se réjouit-elle. Même que la construction du centre communautaire et de l’école a incité Pierre Baker, l’hôte haïtien des premiers stages de l’AQANU, à financer la construction d’une école professionnelle ajoute l’ex-présidente de l’AQANU.

C’est son ardent désir d’enfanter qui a mis sur pause l’engagement d’Huguette envers l’association entre 1976 et 1984. «Après ma fausse-couche, j’ai compris qu’il fallait que je me calme», se disait-elle. En 1978, elle devenait l’heureuse maman de François qu’elle et Ernest ont, dès l’âge de 6 ans, emmené avec eux à des réunions de l’AQANU.

Huguette Turcotte aujourd’hui et, derrière, une photo de son cher Ernest Laflamme. (Photo Hélène Ruel)

De toutes ses années à l’AQANU, Huguette Turcotte dit avoir appris beaucoup. «Ça a été une belle expérience personnelle,  l’occasion de nouer des liens d’amitié avec des gens de l’AQANU et des Haïtiens et d’avoir le sentiment de rendre service.»

Elle regrette que l’AQANU ne puisse continuer à offrir des stages en Haïti. «On avait dû y mettre fin parce que les compagnies d’assurances ne pouvaient nous couvrir.»

Les stages procuraient à l’AQANU des moyens de recrutement et de sensibilisation au développement international.

Retournée en «touriste» en Haïti, il y a quatre ans, Huguette Turcotte a eu une surprise. «Les reportages sur Haïti, souvent défaitistes, nous laissent entendre que rien n’a été fait depuis le séisme en 2010. Certes, j’imagine que les guides ne montrent pas aux touristes les lieux où rien n’a changé. Mais ils ont pu nous faire voir des endroits où on a construit et reconstruit.»

Huguette évoque la rénovation des hôtels Marriot et Royal Décaméron, des rues nettoyées à Port-au-Prince ainsi que la construction et la modernisation de la distillerie Barbancourt.

Même si elle prend une part moins active à l’AQANU, elle n’en continue pas moins de s’y intéresser et de suivre attentivement le fil des actualités haïtiennes.

Hélène Ruel

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