Une lueur d’espoir aux paysans haïtiens

Il faut lire le rapport d’étape fourni par Solidarité des jeunes de Thomonde (SOJETHO) pour prendre la juste mesure de l’ampleur des efforts que doit consentir cette organisation haïtienne afin de réaliser son projet d’élevage caprin. Et cela dans des conditions d’insécurité inimaginables.

Ce projet, rendu possible grâce à une contribution financière de 34 435 $ de la Fondation internationale Roncalli et à un appui de l’AQANU-Bois-Francs, est en voie de réalisation.

Tant Roncalli que l’AQANU se soucient que les phases de réalisation n’aient pas pour effet d’accentuer l’insécurité des gens qui s’y dévouent.

SOJETHO vient de produire un bilan d’étape détaillé des travaux menés à ce jour ainsi que des dépenses inhérentes.

Montage de photos des travaux réalisés jusqu’à maintenant. (Photos fournies par Solidarité des jeunes de Thomonde)

 

Avant d’acquérir les cabris (chèvres) que SOJETHO veut distribuer aux paysans de la région des Gonaïves, il lui faut aménager les lieux. Ainsi, on a presque achevé la construction d’un dépôt/bureau, d’un hangar et érigé une clôture afin de confiner le troupeau de cabris ceignant un champ de 200 mètres carrés.

L’administrateur du projet, Me Wilson Archange Saint-Brun, justifie toutes les dépenses engagées jusqu’à ce jour, évoquant l’inflation galopante et la dévaluation vertigineuse de la gourde (monnaie) haïtienne qui chambardent les prévisions.

Le rapport fait notamment état des moyens de transport devant être utilisés pour la main-d’œuvre et le matériel. Les chevaux servent au transport de l’eau tirée de la rivière du Goyave et du sable pour les travaux de bétonnage, pour ne donner que cet exemple.

Me Saint-Brun fait état d’une participation citoyenne aux travaux d’aménagement. «Tenant compte du niveau de l’inflation en Haïti, dans le cadre du projet, nous sommes dans l’incapacité de fournir aux travailleurs un salaire juste et équitable. Les compensations attribuées ne sont que des primes d’encouragement et de reconnaissance», souligne-t-il dans son rapport.

Régulièrement, Wilson Saint-Brun ainsi qu’Olyn Jean-Philippe de SOJETHO échangent virtuellement avec l’agronome Richardson Eugène, responsable du projet pour l’AQANU-Bois-Francs et Reginald Sorel, membre du conseil d’administration de l’AQANU et répondant de cette dernière à la Fondation Roncalli.

«Dans le contexte actuel de crise sociopolitique répétitive en Haïti, ce projet de chèvre avec les paysans haïtiens de la commune de Thomonde, spécialement dans la localité de Goyave, apportera une goutte d’eau dans le verre de désespoir qui s’installe chez tous les Haïtiens. Enfin! Ce projet apportera une lueur d’espoir aux paysans haïtiens de cette localité. L’équipe de projet procédera bientôt à l’achat des chèvres pour les distribuer aux principaux bénéficiaires. Ce sera pour les paysans la cerise sur le gâteau et ils remercieront la générosité du peuple québécois, et tous les collaborateurs qui ont contribué à ce projet», commente l’agronome Eugène, Haïtien d’origine, Canadien d’adoption.

Les échanges avec les responsables de Thomonde ont convaincu l’AQANU-Bois-Francs de présenter une demande de financement au gouvernement du Québec afin d’augmenter le nombre de familles haïtiennes à qui SOJETHO pourrait s’adresser.

On peut rappeler qu’il s’agit pour l’organisation haïtienne de constituer un troupeau de chèvres, d’en faire profiter une cinquantaine de familles, d’offrir de la formation afin qu’elles puissent raffiner leurs techniques d’élevage. En retour, les familles s’engagent à remettre une chevrette à SOJETHO dès la première mise bas. L’élevage du cabri est coutumier en Haïti.

Le projet contribue tout autant à nourrir les paysans qu’à stimuler l’agriculture et soutenir l’économie locale.

Hélène Ruel

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