AQANU-Granby soutient un projet d’aquaponie en Haïti

Ce texte est tiré du Cyber-bulletin 10.5 de l’AQANU

Tout dans ce projet d’aquaponie à Fort Liberté en Haïti satisfait les critères de la grille d’évaluation du développement durable, souligne Clément Roy, responsable de l’AQANU-Granby.
Le conseil d’administration de l’AQANU vient en effet d’apposer son «sceau» à ce projet que lui a soumis AQANU-Granby.
D’abord définir ce qu’est l’aquaponie. Il s’agit d’un système par lequel, en circuit fermé, on élève des poissons dont les déjections servent de nutriments pour faire pousser des végétaux, la croissance de ces derniers filtrant l’eau du bassin de poissons.
C’est par un concours de circonstances qu’AQANU-Granby a élaboré ce projet avec les Petites soeurs de Sainte-Thérèse (PSST), lesquelles, depuis
2014, exploitent une ferme-école à Fort Liberté en Haïti.

Agronome, soeur Kaline Honoré coordonne les activités de la ferme. (Photo PSST)

Sur une terre de 22 hectares, les PSST accueillent des enfants (plus de 200) et forment des paysans à l’élevage et à la culture. La ferme élève (et vend) du porc, du boeuf, du poulet. Les religieuses cultivent aussi du manioc, du maïs, des pois, des herbes médicinales. Elles ont également planté des manguiers et des avocatiers et souhaiteraient développer des cultures comme la lavande et des plantes ornementales.
Elles avaient envisagé l’implantation d’une pisciculture. «Mais une pisciculture nécessite une production à grande échelle, la construction de grands bassins, ce qui n’est pas évident dans un pays comme Haïti», explique Clément Roy.
Les connaissances en matière environnementale de Pierre Brun, membre de l’AQANU-Granby depuis deux ans et les échanges entre soeur Mamoune Maurice (de la communauté des PSST, actuellement étudiante au doctorat à l’Université Laval) et Clément Roy ont fait évoluer le projet. «L’aquaponie peut se faire n’importe où, à petite comme à grande échelle, même si on dispose de peu d’eau», souligne Clément Roy.
Ce que l’AQANU-Granby vise, c’est à soutenir l’implantation de l’aquaponie à la ferme des PSST à Fort Liberté, la coordination en étant confiée à l’agronome, soeur Kaline Honoré. «Le système constituera à la fois une expérience, et, souhaitons-le, un tremplin», ajoute le responsable de l’AQANU-Granby.

La nouvelle école en construction à la ferme de Fort Liberté. (Photo PSST)

Il poursuit en disant que si l’expérience est concluante, elle pourrait se multiplier à d’autres organisations paysannes qui pourraient, à la fois produire du poisson (du tilapia en l’occurrence) et cultiver tomates, fraises ou haricots. «Et il ne faut pas oublier que les PSST sont présentes dans dix régions d’Haïti.»

L’élevage du boeuf fait également partie de l’éventail des activités agricoles. (Photo PSST)

La ferme-école mise entre autres sur l’élevage du porc. (Photo PSST)

      Le  système ne nécessite pas d’investissements importants. Au total, AQANU-Granby offre une contribution d’un peu plus de 5000 $ pour un projet qui en nécessite quelque 10 000 $. Les PSST devront financer la main-d’oeuvre et ce qu’il faut pour approvisionner le système en électricité (génératrice et panneau solaire).


Ce projet d’aquaponie correspond tout à fait aux valeurs et aux principes du développement durable, affirme encore le répondant de l’AQANU-Granby. L’engagement et la qualité des partenaires, l’implication des organisations
paysannes, la bonne gouvernance, le renforcement des capacités, le respect de l’environnement en sont quelques-uns. À cette liste, Clément Roy ajouterait l’achat local et la souveraineté alimentaire, ce qui s’inscrit, vraiment, dans l’air du temps. Il conclut en disant que l’aquaponie pourrait servir de source d’approvisionnement aux cantines scolaires.

Hélène Ruel

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